Page:Courtilz de Sandras - Mémoires de Mr D'Artagnan - T1 - 1700.djvu/9

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Avertiſſement.

rence qu’il y eut entr’eux c’eſt, qu’après avoir eu tous deux des commencemens tout égaux, ſavoir, beaucoup de pauvreté & de miſére, s’être élevez au delà de leur eſperance, l’un eſt mort preſque auſi gueux qu’il étoit venu au monde, l’autre extrêmement riche. Le riche c’eſt à dire Mr  de Beſmaux n’a pourtant jamais eſſuyê un coup de mouſquet ; mais la flaterie, l’avarice, la dureté l’adreſſe lui ont plus ſervi que la ſincérité, le deſintereſſement, le bon cœur, le courage que l’autre eut en partage. Ils ont été tous deux, à ce qu’il faut croire, bons ſerviteurs du Roi mais l’un juſques à la bourſe : de ſorte qu’il reſſembloit à