Page:Courtois - Isocrate, le prêtre Testis unus et l'abbé Thise.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Testis unus. Nous allons être dans le schisme.


Isocrate. Oui, parce que les évêques dissidens et les prêtres non assermentés, qui sont leurs garçons de boutique, perdent de vue les devoirs de l’homme, pour ne s’occuper que des opinions des prêtres ; parce qu’ils ne demandent plus à un chrétien s’il craint Dieu, mais s’il est orthodoxe ; parce qu’ils lui demandent s’il est prêt à sacrifier son sang pour l’honneur des mitres, des rabats, des soutanes, de la daterie, de la rote, pour la science obscure et logographique de la théologie, pour reconquérir des droits féodaux, et une immensité de riches abbayes et autres biens ecclésiastiques perdus pour les évêques, et sur-tout pour les beaux yeux du cardinal Colier, qui n’a plus le moyen de faire servir la graisse et la rosée du ciel à l’entretien d’un sérail, d’un riche équipage, d’une foule de fainéans et de mille fantaisies toutes honteuses.


Testis unus. Vous serez excommunié.


Isocrate. Platon l’eût été.


Testis unus. Le décret de l’assemblée nationale n’aura pas lieu. Les prêtres s’armeront de la croix, et l’on exterminera les démocrates, suivant le chapitre XIII du Deutéronome, qui dit : « Si tu te rencontres dans une ville où regne l’idolâtrie, mets tout au fil de l’épée ».


Isocrate. Ce sont-là les menus plaisirs du clergé.


Testis unus. Eh bien ! « Tuez moutons, sotte canaille ; quel péché ! »