Page:Cousin - De la métaphysique d’Aristote, 1838.djvu/175

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du mélange aient existé d’abord séparés, et parce qu’il n’est pas dans la nature des choses qu’un élément, quel qu’il soit, se mêle avec tout autre, quel qu’il soit ; de plus, parce que les qualités et les attributs seraient séparés de leur substance ; car ce qui peut être mêlé peut être séparé ; cependant quand on vient à approfondir et à développer ce qu’il veut dire , on lui trouvera peut. être un sens peu commun ; car lorsque rien n’était séparé, il est clair qu’on ne pouvait rien affirmer de vrai de cette substance mixte, et par exemple, qu’elle n’était ni blanche ni noire, ni d’aucune autre couleur ; niais elle était de nécessité sans couleur ; autrement, elle aurait eu quelqu’une des couleurs que nous pouvons citer ; elle était de même sans saveur , et pour la même raison elle ne possédait aucun attribut de ce genre ; car elle ne pouvait avoir ni qualité ni quantité ni détermination quelconque ; autrement quelqu’une des formes spéciales s’y serait rencontrée, et cela est impossible lorsque tout est mêlé ; car, pour cela, il y aurait déjà séparation , et Anaxagoras dit que tout est mêlé, excepté l’intelligence, qui seule est pure et sans mélange. Il faut donc qu’il reconnaisse pour principes l’unité d’abord ; car c’est bien là ce qui est simple et sans mélange, et d’un autre côté quelque chose, ainsi que nous désignons l’indéfini avant qu’il soit défini et participe d’