Page:Cousin - De la métaphysique d’Aristote, 1838.djvu/184

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admettant un Socrate éternel , il faudra qu’il y ait plusieurs exemplaires et par conséquent plu-sieurs idées de la même chose ; de l’homme, par exemple, il y aurait l’animal, le bipède, tout aussi bien que l’homme en soi. Il faut en outre qu’il y ait des idées exemplaires non seulement pour des choses sensibles , mais encore pour les idées elles-mêmes, comme le genre en tant que comprenant des espèces ; de sorte que la même chose sera à la fois exemplaire et copie. De plus, il semble impossible que l’essence soit séparée de la chose dont elle est l’essence : si cela est, comment les idées qui sont les essences des choses , en seraient-elles séparées ? On voit aussi dans le Phédon que les idées sont les causes de l’être et de la naissance : pourtant, les idées étant données, les choses qui en participent n’arrivent pas à la naissance, s’il n’y a un principe moteur ; et il se fait beaucoup d’autres choses, comme une maison et un anneau, dont on ne dit pas qu’il y ait des idées ; il est donc clair qu’il se peut que les autres choses aussi soient et deviennent par des causes semblables à celles qui