Page:Cousin - De la métaphysique d’Aristote, 1838.djvu/189

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on s’imagine expliquer l’essence des choses sensibles, en posant d’autres essences ; mais comment celles-ci sont-elles les essences de celles-là ? c’est sur quoi on ne se paie que de mots, car participer, comme nous l’avons déjà dit, ne signifie rien. Et ce principe que nous regardons comme la fin des sciences , en vue duquel agit toute intelligence et tout être ; ce principe que nous avons rangé parmi les principes premiers , les idées ne l’atteignent nullement : mais de nos jours les mathématiques sont. devenues la philosophie toute entière, quoiqu’on dise qu’il ne faut les cultiver qu’en vue des autres choses. De plus, cette dyade , dont ils font la matière des choses , on pourrait bien la regarder comme une matière purement mathématique , comme un attribut et une différence de ce qui est et de la matière, plutôt que comme la matière même : c’est comme ce que les physiciens appellent le rare et le dense, ne désignant par là que les différences premières du sujet ; car tout cela n’est autre chose qu’une sorte de plus et de moins. Quant à ce qui est du mouvement, si le grand et le petit renferment le mouvement, il est clair que les idées seront en mouvement : sinon, d’où est-il venu ? c’en est assez pour supprimer d’un seul coup toute étude de la nature.