Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/126

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elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j’étais pittoresque et beau : l’autre, roide, empesée, me mannequine. Il n’y avait aucun besoin auquel sa complaisance ne se prêtât, car l’indigence est presque toujours officieuse ; un livre était-il couvert de poussière, un de ses pans s’offrait à l’essuyer ; l’encre épaisse refusait-elle de couler de ma plume, elle présentait le flanc ; on y voyait tracés en longues raies noires les fréquens services qu’elle m’avait rendus ; ces longues raies annonçaient le littérateur, l’écrivain, l’homme qui travaille : à présent j’ai l’air d’un riche fainéant ; on ne sait qui je suis.

Sous son abri je ne redoutais ni la maladresse d’un valet ni la mienne, ni les éclats du feu, ni la chute de l’eau ; j’étais le maître absolu de ma vieille robe de chambre ; je suis devenu esclave de la nouvelle.