Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ter ? Que m’en peut-il revenir de mal faire ? Moi qui ne cherche que la solitude et la paix, moi dont le souverain bien consiste dans la paresse et l’oisiveté, moi dont l’indolence et les maux me laissent à peine le temps de pourvoir à ma subsistance, à quel propos, à quoi bon m’irais-je plonger dans les agitations du crime, et m’embarquer dans l’éternel manége des scélérats ? Quoi que vous en disiez, on ne fuit point les hommes quand on cherche à leur nuire : le méchant peut méditer ses coups dans la solitude ; mais c’est dans la société qu’il les porte : un fourbe a de l’adresse et du sang-froid ; un perfide se possède, et ne s’emporte point : reconnaissez-vous en moi quelque chose de tout cela ? Je suis emporté dans la colère, et souvent étourdi de sang-froid. Ces défauts font-ils le méchant ? Non, sans doute ; mais le