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la foule se dispersa, des gamins tentèrent de m’aborder, mais je les en dissuadai d’un geste. Dans un tel lieu, autoriser un seul badaud, ce serait en attirer des centaines. Mais j’ai eu tort de faire ce geste à cause de mon gardien, de mon ami, de mon dogue plutôt. À peine a-t-il aperçu mon mouvement, que l’approche de gamins le rend furieux. Il les insulte. Il leur lance des pierres, s’ils tardent à fuir. Quelques-uns sont touchés et crient. Est-ce qu’il devient fou ? J’appelle Ghibi pour qu’il le raisonne. Ghibi me dit : « Il y a des hommes comme cela ici ; s’ils pensent quelque chose, ils pensent rien que ça. Ils oublient tout. S’ils pensent trop pour toi, comme celui-là, ils vont tout tuer pour toi si tu veux. »