Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/260

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Boum !… V’là la guerr’!… V’là les tambours qui cougn’nt la charge…
Portant drapieau, les électeurs avec leu’s gâs
Vont terper les champs d’blé oùsqu’i’is mouéssounn’ront pas.
— Feu ! qu’on leu’ dit. — Et i’s font feu ! — En avant, Arche ! —
Et, tant qu’i’s peuv’nt aller, i’s march’nt, i’s march’nt, i’s marchent.
… Les grous canons dégueul’ent c’qu’on leu’ pouss’ dans l’pansier,
Les ball’s tomb’nt coumm’ des peurn’s quand l’vent s’cou’ les peurgniers,
Les morts s’entass’nt et, sous eux, l’sang coul’ coumm’ du vin
Quand troués, quat’ pougn’s solid’s, sarr’nt la vis au persoué.
V’là du pâté !… Vlà du pâté de peup’ souv’rain !
                        (Les vach’s, les moutons,
                        Les oué’s, les dindons
Pour le compte au farmier se laiss’nt querver la pieau
Tout bounnément, mon Guieu ! sans tambour ni drapieau.)

Et v’là !… Pourtant les bêt’s se laiss’nt pas fér’, des foués !
Des coups, l’tauzieau encorne el’ saigneux d’l’abattoué,
Mais les pauv’s électeurs sont pas des bêt’s coumm’ d’aut’es.
Quad l’temps est à l’orage et l’vent à la révolte…
                        I’s votent !