Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/42

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dignes d’être intercalées dans les romans rustiques de George Sand, il n’y aurait pas lieu de les réunir, ni, donc, de les commenter : nous en sommes débordés, et les bonnes demoiselles de tout âge, même aujourd’hui, ne sont point rares, qui continuent d’ajouter chacune leur verre d’eau à cet océan. Que de redites sur la poésie de l’aube et du couchant, sur la splendeur des midis, sur la mélancolie de l’automne ! Et le labour ! Et les grands bœufs ! Et les pâtres sensibles aux « beautés de la Nature ! » Rien de ces fadaises chez Couté. C’est au seul Tristan Corbière qu’il conviendrait de le comparer, là où il est le meilleur, le plus décidément lui-même. S’il n’a point la variété de rythmes de son prédécesseur, dont il ignorait peut-être jusqu’au nom, il en a le trait mordant, et les envolées que l’ironie rejoint pour leur couper les ailes.

Même ne devant rien à quiconque, son inspiration en serait-elle plus à dédaigner ? Évidemment non. Pas toujours, mais assez souvent, jusque dans des outrances qui ne sont qu’apparentes, elle est régie par le même goût naturel qui, chez des lyriques plus cultivés, préside à la mise au point de leurs poèmes.

Dans la forêt comme dans les jardins de la littérature, il y a place pour toutes les essences : quant à la perfection circonscrite, le buis bien venu n’est pas inférieur