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Page:Couturat, Leau - Histoire de la langue universelle, 1903.pdf/7

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PRÉFACE

La nécessité d’une langue internationale auxiliaire n’est plus contestée par personne: elle s’impose avec une évidence et une urgence croissantes, à mesure que se développent les relations de toute sorte entre les nations civilisées. C’est un lien commun que de constater les progrès inouïs des moyens de communication: on pourra bientôt faire le tour du monde en quarante jours; on télégraphie (même sans fil) d’un côté à l’autre de l’Atlantique; on téléphone de Paris à Londres, à Berlin, à Turin. Ces facilités de communications ont entraîné une extension correspondante des relations économiques: le marché européen s’étend sur toute la terre, et c’est sur tous les points du globe que les principaux pays producteurs entrent en concurrence. Les grandes nations possèdent des colonies jusqu’aux antipodes et elles ont des intérêts dans les pays les plus lointains. Leur politique n’est plus confinée sur l’échiquier européen; elle devient coloniale et « mondiale ». Toujours pour la même raison, elles sont de plus en plus obligées de s’entendre et de s’unir, soit dans un intérèt commercial (Convention de Bruxelles relative au régime des sucres), soit dans un intérêt moral (Convention internationale relative à la traite des blanches).

Dans le domaine scientifique, également, « cette tendance à l’association... a commencé à franchir, avec les réseaux de fer et les télégraphes, les frontières politiques qui séparent les peuples: elle s’exerce au-delà des mers et tend à unir les deux conti-