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Page:Couturat, Leau - Les nouvelles langues internationales, 1908.pdf/10

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SYSTÈMES A PRIORI

à des idées : kl désignant la construction en général, et am l’amour, klam sera la maison (la construction qu’on aime le mieux), puis klem la chambre à coucher, klim le cabinet, klom le salon, etc. C’est ainsi que blar = parler, et blaia = langue. On conçoit dès lors que toutes les racines de sens voisins se forment par des combinaisons et variations de voyelles et de consonnes.

C’est ce que montre un tableau des radicaux dérivés de la racine kl, qui désignent tous des idées relatives aux corps étendus aux constructions naturelles et artificielles. Ce procédé rappelle celui des langues philosophiques. Inutile d’ajouter que les mots de cette langue sont absolument à priori, et ne rappellent presque jamais les mots correspondants de nos langues, sauf en cas d’onomatopées : baua = aboyer, meua = miauler, url = hurler, uul = ululer. Parmi les rares radicaux reconnaissables citons : lan = pays, kar = char, bank = banc, sak = sec, ordo = ordre, ses = sexe, voa = voix, skriv = écrire, d’où vluskrivo = télégraphe. Mais viando signifie voyage, kranda = machine, kland = hôtel, fluo = vapeur, sinfo = aliment, kling = musée, klang = ville, irma = profession, fandea = science, emo = affection, fuo = temps, sain = personne, men = femme, kenv = meuble, aran = roi, arman = prince, sark = maître, alpistan = président, kask = banc, park = imposte, mond = nation (d’où zimondal = international).

Nous croyons pouvoir nous dispenser d’analyser la grammaire du Blaia Zimondal. Les indications précédents suffisent à montrer le caractère de cette langue, qui a coûté sept années de travail à son auteur, et pour laquelle il a renoncé depuis longtemps à toute prétention.