Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/300

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pieds ni mains (vous ne cultivez pas la terre) ; vous ne savez pas même distinguer les cinq espèces de grains. Quel est votre maître ? » Puis, ayant enfoncé en terre son bâton, il arracha de l’herbe. Tzeu lou joignit les mains (en signe de repect) et attendit. Le vieillard l’invita à passer la nuit dans sa maison. Il tua un poulet, prépara du millet, et servit à manger à son hôte. Il lui présenta aussi ses deux fils.

Le lendemain, Tzeu lou s’en alla et raconta ce fait à Confucius. Le Maître dit : « C’est un sage qui vit caché. » Il ordonna à Tzeu lou d’aller le voir de nouveau. Quand Tzeu lou arriva, le vieillard était déjà parti. Tzeu lou dit (à ses deux fils) : « Refuser les charges, c’est manquer à un devoir. S’il n’est pas permis de négliger les égards dus à ceux qui sont plus âgés que nous, quelqu’un a-t-il le droit de ne pas remplir les importants devoirs d’un sujet envers son prince ? En voulant se conserver sans tache, il violerait les grandes lois des relations sociales. Le sage accepte les charges, (non pour avoir des honneurs et des richesses, mais) pour remplir le devoir qu’il a de servir son prince. Le bon ordre ne règne pas ; c’est ce que nous savons depuis longtemps. » Le vieillard dit à Tzeu lou : « A présent, c’est le moment