Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/41

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Pour cette raison, le sage s’applique avant tout à pratiquer la vertu. Celui qui a la vertu a l’affection des hommes ; celui qui a l’affection des hommes possède la terre ; celui qui possède la terre a des richesses (qui lui viennent par le tribut) ; celui qui a des richesses a les ressources nécessaires. La vertu est comme la racine ; les richesses sont comme les branches (qui naissent de la racine). Exclure de ses pensées la vertu, et ne travailler qu’à s’enrichir, c’est disputer au peuple ses biens et autoriser la rapine par son exemple. Si le prince amasse des richesses, le peuple se disperse. Si le prince laisse les richesses partagées entre ses sujets, le peuple se groupe autour de lui. Une parole contraire à la justice rencontre dans le peuple une résistance injuste. Les richesses acquises par des moyens injustes s’écoulent par des voies injustes.

Dans le Chou king, Ou wang dit à son frère K’ang chou : « L’empereur ne reçoit pas le mandat du Ciel pour toujours. » Ces paroles signifient que, si le prince est vertueux, il obtient le mandat du Ciel ; s’il devient mauvais, il le perd. Il est dit dans les annales de