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les princes auxquels il se proposait d’offrir ses services). Koung ming I disait que, lorsqu’un sage de l’antiquité passait trois mois sans avoir de charge, tous ses amis allaient lui faire des compliments de condoléance. »

(Tcheou Siao reprit) : « Faire des compliments de condoléance à celui qui a passé trois mois sans charge, n’est ce pas une précipitation excessive ? » Meng tzeu répondit : « Un lettré regrette la perte de sa charge comme un prince la perte de sa principauté. Il est dit dans le Li Ki : « Le prince commence lui-même et fait terminer par d’autres le labourage du champ qui doit fournir le millet pour les offrandes. La princesse nourrit des vers à soie et dévide les cocons, pour faire les vêtements de cérémonie. » Les princes n’auraient osé faire une offrande, si la victime n’avait été d’une seule couleur et sans défaut, si le millet n’avait été très pur, et les vêtements complets. Un lettré (qui a perdu sa charge) n’a plus de champ sacré (qui lui fournisse les choses nécessaires pour les offrandes) ; il ne fait plus d’offrandes. Car, s’il n’a pas une victime convenable, si les vases de bois, les plats, les vêtements ne sont pas complets, il n’ose faire une offrande. Mais alors son cœur