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LIVRE VI. KAO TZEU.


CHAPITRE I.


1. Kao tzeu dit : « La nature peut être comparée à l’osier, et la justice (cette disposition qui nous porte à traiter les hommes et les choses comme il convient) peut être comparée à une coupe ou à une autre écuelle d’osier. La nature humaine reçoit les dispositions à la bienfaisance et à la justice, comme l’osier reçoit la forme d’une coupe ou d’une autre écuelle. »

Meng tzeu dit : « Pouvez vous faire une coupe ou une autre écuelle avec de l’osier sans contrarier les tendances de sa nature ? Vous ne le pouvez ; vous devez couper et maltraiter l’osier. Si vous coupez et maltraitez l’osier pour en faire une écuelle, irez vous aussi léser et maltraiter la nature humaine pour lui donner des dispositions à la bienfaisance et à la justice ? S’il est une doctrine capable de porter les hommes à rejeter comme nuisibles la bienveillance et la justice, c’est certainement la vôtre. »