Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/613

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inutiles dans un État. » « Le prince de Iu, répondit Meng tzeu, n’employa pas Pe li Hi, et il perdit ses États. Mou, prince de Ts’in, l’employa, et soumit tous les autres princes à son autorité. Ainsi, un prince qui n’emploie pas les sages, perd ses États. Comment pourrait-il réussir à n’en perdre qu’une partie ? »

« Lorsque Wang Pao demeurait près de la K’i, dit Chouenn iu K’ouenn, à l’occident du Fleuve Jaune, les habitants apprirent à fredonner des chants. Lorsque Mien Kiu habitait Kao t’ang, dans la partie occidentale de Ts’i, les habitants apprirent à chanter. Les femmes de Houa Tcheou et de K’i Leang (ministres d’État de Ts’i) pleurèrent parfaitement la mort de leurs maris, et déterminèrent un changement de mœurs dans toute la principauté. Les vertus et les talents qui sont dans l’âme se manifestent toujours au dehors dans les actions. Jamais je n’ai vu un homme qui, étant capable de faire les actions d’un sage, ne rendît pas les services qu’on attend d’un sage. J’en conclus qu’il n’existe pas de sages à présent. S’il y en avait, je les connaîtrais. »