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LE SOPHA
CHAPITRE II
Qui ne plaira pas à tout le monde.
« Un sopha ne fut jamais un meuble d’antichambre,
et l’on me plaça, chez la dame à qui
j’allais appartenir, dans un cabinet séparé du
reste de son palais, et où, disait-elle, elle
n’allait souvent que pour méditer sur ses
devoirs, et se livrer à Brahma avec moins de
distraction. Quand j’entrai dans ce cabinet,
j’eus peine à croire, à la façon dont il était
orné, qu’il ne servît jamais qu’à d’aussi sérieux
exercices. Ce n’était pas qu’il fût somptueux,
ni que rien y parût trop recherché ; tout y
semblait, au premier coup d’œil, plus noble
que galant : mais, à le considérer avec réflexion,
on y trouvait un luxe hypocrite, des
meubles d’une certaine commodité, de ces
choses enfin que l’austérité n’invente pas, et