Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ferai pas de bruit ; mais vous ne m’aurez point, & s’il est vrai que vous pensiez à moi, vous aurez le chagrin de me voir rompre avec vous pour jamais. C’est à vous à voir actuellement le parti que vous avez à prendre.

CLITANDRE.

Ah ! Madame, que je suis loin encore du bonheur que vous aviez semblé me promettre ! & que, si vous pensiez sur mon compte comme vous me l’avez dit, vous vous offenseriez peu de tout ce que mon amour pourroit tenter ! Eh ! ne vous ai-je pas donné de mon respect les preuves les plus fortes que vous pussiez jamais en exiger ? Je vous adore ! Quand ma passion pour vous seroit moins vive, vous êtes belle, je suis jeune ! La situation où je me trouve avec vous, est peut-être la plus pénible situation dans laquelle on puisse jamais se trouver. Je meurs de desirs, & vous n’en doutez pas ! Cependant