Adieu. Puisse le ciel s'armer pour l'innocence,
Ou de ton crime affreux m'épargner la vengeance !
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Scène VIII
Ce n'est donc plus qu'à vous, grands dieux, que j'ai recours,
Non pas dans le dessein de conserver mes jours ?
Sauvez-moi seulement d'une indigne mémoire ;
Que du moins ces lauriers fameux par tant de gloire,
Des honneurs souverains par le sort dépouillés,
D'un opprobre éternel ne soient jamais souillés.
Ah ! Ma chère Amestris, quelle horreur m'environne !
Quel sceptre ! Quels honneurs ! Quels titres pour le trône !
Faut-il que tant de gloire, et que des feux si beaux
Se trouvent terminés par la main des bourreaux ?
Non, mon cher Darius, ne crains rien de funeste,
Les dieux seront pour toi, puisqu'Amestris te reste.
Je n'offre point de pleurs à ton sort malheureux,
L'amour attend de moi des soins plus généreux.
Je vais, dans tous les coeurs enchantés de ta gloire,
Te laver du soupçon d'une action si noire ;
Tu verras ton triomphe éclater en ce jour,
Crois-en le ciel vengeur, tes vertus, mon amour ;
J'armerai tant de bras, que ton barbare frère
Me rendra mon amant, ou rejoindra ton père.
ACTE V
Scène I
{{bloc centré|
Le soleil va bientôt chasser d'ici la nuit,
Et de mon crime heureux éclairer tout le fruit.