remettre un exemplaire à mes frères, afin qu’ils me le fassent parvenir. Car, de loin comme de près, je suis toujours un admirateur de votre talent. »
La situation intellectuelle du pays, telle qu’elle existait il y a quinze ans, est tracée de main de maître dans la correspondance qui suit et qui n’a pas besoin de commentaires.
« J’ai reçu, il y a quelques jours, le numéro du Foyer canadien qui contient votre article magistral sur le mouvement littéraire en Canada.
« Dans cette étude vous avez bien voulu vous souvenir de moi en termes beaucoup trop élogieux pour mon faible mérite ; c’est donc plutôt à votre amicale bienveillance qu’à ma valeur d’écrivain que je dois cette appréciation louangeuse de mon petit bagage poétique.
« Dans ce ciel sombre que me font les tristesses et les amertumes de l’exil, votre voix sympathique a fait briller un éclair splendide dont les rayons ont porté dans mon âme, avec les souvenirs chers de la patrie absente, une consolation pour le présent, une espérance pour l’avenir.