Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/211

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« Descend de là-haut comme un chant.
« Ah ! ma mère, c’est toi, dont la tendresse sainte
« Vient répandre à la fois tes larmes et ta plainte
« Sur le tombeau de ton enfant !

« Ô larme de ma mère,
« Petite goutte d’eau,
« Qui tombes sur ma bière
« Comme sur mon berceau ;

« Ô fleur épanouie
« De l’amour maternel,
« Par un ange cueillie
« Dans les jardins du ciel ;

« Larme sainte et pieuse,
« Fille du souvenir,
« Perle plus précieuse
« Que les trésors d’Ophir ;

« Larme douce et bénie,
« Toi, que ma mère en deuil
« Des hauteurs de la vie
« Verse sur mon cercueil ;

« Ah ! coule, coule encore
« Sur mon front pâle et nu !
« Dure jusqu’à l’aurore,
« Bonheur inattendu !