Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/253

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landsturm comptent au moins pour les deux tiers. Si Palikao avait fait la même chose, MacMahon aurait eu sept cent mille hommes au lieu de cent trente mille. Si l’armée française avait compté seulement trois cent mille hommes, le roi Guillaume serait en ce moment en pleine retraite sur le Rhin.

MacMahon avait cent trente mille hommes, le 29, mais, le 30, il ne lui en restait plus que quatre-vingt-dix mille, le général Failly s’étant laissé surprendre et ayant perdu trois divisions dans le combat de mardi.

Maintenant le nouveau gouvernement va-t-il se hâter de réparer la faute commise par Palikao ? Je l’espère, mais les Prussiens s’avancent sur Paris. Dans dix jours, ils seront sous nos murs. Aura-t-on le temps de faire cette levée en masse ?

Quand la levée en masse de toute la France sera faite, aura-t-on assez de fusils et de munitions pour armer la nation ? Le salut de la patrie dépend de la solution de ces deux questions.

Avant-hier, dimanche, la république a été, non plus proclamée, mais escamotée, car le corps législatif n’a nullement voté la déchéance de l’empereur. La garde nationale, au lieu de protéger le corps législatif, a jugé à propos d’envahir la salle des séances. Les mêmes hommes qui ont fait 48 ont fait 70. Arago, Crémieux, Jules Favre, Garnier-Pagès, sont encore membres du gouvernement provisoire. Ils ont fait un 2 décembre à leur manière. Ils ont dissous le corps législatif. On