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journal du siège de paris.

Vendredi, 30 septembre. — Le temps est toujours beau, mais il se refroidit. Ce matin, à 4 heures, le canon a commencé à gronder du côté de Villejuif et aussi du côté de Bougival. Le combat a duré jusqu’à 11 heures. Les Prussiens, qui voulaient essayer encore de s’emparer de Villejuif, non seulement n’ont pas réussi dans leur projet, mais ils ont été chassés de Chevilly et de l’Hay, qu’ils occupaient depuis le commencement du siège, et repoussés jusqu’à Bourg-la-Reine. Nous n’avons pas encore les détails de l’affaire de Bougival, qui s’est terminée victorieusement pour les assiégés. Ce que l’on sait, c’est qu’un régiment prussien surpris dans l’île de Croissy a presque été anéanti et que tous les avant-postes de l’ennemi se seraient repliés après une courte résistance. À Chevilly, le général de brigade Guilhem a été tué. À Thiais d’où l’ennemi a également été chassé, 24 canons tombés aux mains des Français n’ont pu être enlevés faute d’attelages. Du côté des assiégés on évalue les pertes à 300 tués et 600 blessés. Les Prussiens ont eu 3,000 morts et 1,500 blessés. Il se confirme que les francs-tireurs des Vosges ont fait sauter le tunnel de Saverne. Les Allemands vont donc, pendant les longs jours nécessaires pour réparer le tunnel, être privés des vivres et des munitions qu’ils recevaient de leur pays. Les Teutons continuent à se conduire comme les dignes descendants des Vandales. Ils ont pendu le curé de Sarcelles, qui voulait, par ses supplications, les empêcher de brûler l’église de son village. C’est le