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journal du siège de paris.

tireurs auraient tué, sur la route de Reims à Versailles, le prince Adalbert de Prusse, le prince de Reuss et le duc de Nassau. Cette nouvelle, si elle est vraie, me paraît sans importance. Dans un pays de hobereaux comme la Prusse, qu’importe trois princes de plus ou de moins ? Une batterie de canons d’acier enlevée au roi Guillaume ferait bien mieux l’affaire de la France que la mort de ces trois principaillons. Si Orléans est occupé, la délégation du gouvernement qui est établie à Tours devra se replier sur Bordeaux. Le même journal nous apprend aussi quelque chose des affaires en Italie. On a voté (quoi ? le journal ne le dit pas) par oui et par non le lendemain de l’entrée des Italiens à Rome. Qui était électeur ? Le suffrage universel a-t-il pu être organisé sérieusement en quelques heures ? Comment a-t-on fait les listes électorales ? Toute cette contrefaçon de plébiscite me fait l’effet d’une odieuse comédie. La junte romaine (par qui nommée ?) élève des monuments aux héros morts pour la liberté de Rome. Sur le sommet du Monte-Cavallo, comme sur les hauteurs de Belleville, les révolutionnaires ont le même modus operandi. Le château Saint-Ange est occupé par les soldats de Victor-Emmanuel. Le pape est-il encore à Rome ? Le Journal de Rouen ne nous le dit pas. — On reproche au gouvernement actuel de s’obstiner à suivre les errements du régime impérial en ne donnant pas de compte rendu détaillé des opérations militaires. En effet, depuis le 2 août, date de la prise de Sarrebrück, nous n’avons pas