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journal du siège de paris.

voir. On a acclamé Garnier-Pagès et son faux col légendaire. L’enthousiasme pour la commune semble descendre à 30 degrés au-dessous de zéro. On dit qu’aujourd’hui Victor Hugo et Louis Blanc se déclarent opposés au rétablissement de la commune. Ils ont poussé tant qu’ils ont pu, mais en se tenant prudemment dans la coulisse, au mouvement Blanqui, Delescluze et Cie. Après le fiasco d’hier, ils se hâtent de lâcher les communalistes d’un cran. Quel tas de jolis farceurs que tous ces radicaux ! Cette question de la commune avait divisé le gouvernement en deux camps. Pour la commune : Rochefort, J. Simon, J. Ferry, Emmanuel Arago. Contre : Picard, Pelletan, Garnier-Pagès, J. Favre. Ce dernier et le général Trochu ayant déclaré qu’ils donneraient leur démission si on procédait aux élections municipales pendant le siège, les quatre partisans de la commune ont consenti à remettre à des jours plus heureux l’élection de la municipalité. Hier soir, pas de réunion à Bataclan, le club où Ledru-Rollin vient faire chaque soir une opposition ouverte aux hommes du 4 septembre. La déconfiture des communalistes doit être la cause de la non-réunion des clubistes du boulevard du Prince-Eugène. Les pigeons emportés par le ballon de Gambetta sont revenus à Paris. Le ministre de l’intérieur a touché terre, sans accident, dans le département de la Somme. Un autre aérostat a été moins heureux. Monté par M. Ziper, fournisseur de l’armée, et par deux autres personnes, ce ballon, parti de la Villette, s’est dégonflé su-