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octave crémazie

IV


Dans cette lettre d’Octave Crémazie, encore plus que dans les précédentes, il y a des retours sur lui-même qui jettent du jour sur sa vie d’exil, et qui mettent à découvert les plaies toujours saignantes de cette âme brisée. On en trouvera des expressions non moins douloureuses dans la suite de sa correspondance.


29 janvier 1867.


« Cher monsieur,

« Nous voici à la fin de janvier, et je n’ai pas encore tenu la promesse que je vous faisais dans ma lettre du 10 août. Depuis, j’ai eu le bonheur de lire les paroles sympathiques et bienveillantes que vous m’avez adressées au mois d’octobre. Je suis soumis depuis assez longtemps à un traitement médical qui a pour but de me débarrasser de ces douleurs de tête qui ne m’ont presque jamais quitté depuis quatre ans. C’est ce qui vous explique pourquoi j’ai tant tardé à répondre à vos lettres si bonnes et si amicales.

« Aujourd’hui que ma tête est en assez bon état, je viens causer avec vous du Foyer canadien et de la critique des Trois morts.