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journal du siège de paris.

pamphlétaire, mais les connaissances pratiques, la science politique et sociale, le jugement nécessaire au législateur, lui faisaient complètement défaut. Les voyous de Belleville, pendant l’envahissement de l’Hôtel de Ville, ont saccagé et souillé les salons du palais municipal. On évalue à plus de deux cent mille francs les dégâts causés par cette canaille. Voici le résultat du plébiscite : cinq cent cinquante-sept mille neuf cent quatre-vingt-seize oui et soixante-deux mille six cent trente-huit non. Il faut bien remarquer que dans ce dernier chiffre, il y a un grand nombre d’électeurs qui, bien loin de partager les idées de Blanqui, ont voté non, parce qu’ils ne veulent pas de la république. Les nouvelles de Lyon sont déplorables. Esquiros, qui a établi le régime de la terreur dans sa malheureuse cité, refuse de reconnaître l’autorité du gouvernement de Paris. Les jésuites sont chassés ou emprisonnés et leurs biens confisqués. Les églises sont transformées en casernes et en écuries. Tous les journaux catholiques sont supprimés. Il paraît que la terreur règne également à Bordeaux, à Toulouse et à Marseille. Il y a en ce moment à Tours plus de cinq millions de lettres qui attendent que Paris soit débloqué pour arriver à destination. J’espère que, dans cette énorme quantité de correspondances, il y en aura bien quelques-unes de vous. Demain on procédera à l’élection des maires des vingt arrondissements de Paris.

Samedi soir, 5 novembre. — Temps sombre, un peu