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journal du siège de paris.

biner biner son action avec celle de la province pour écraser les barbares du Nord. Racontars du jour. Un membre du gouvernement aurait dit, hier, que nous serions débloqués dans huit jours. Guillaume et Bismark auraient quitté Versailles, par crainte d’un mouvement de l’armée française sur le chef-lieu de Seine-et-Oise, disent les uns, tout simplement par peur de la petite vérole, disent les autres. L’armée de la Loire s’étant emparée d’Étampes, les troupes du général von der Thann seraient refoulées du côté de Versailles. Changarnier, qui était à Metz avec Bazaine, aurait obtenu des Prussiens, vu son grand âge, de n’être pas emmené en Allemagne comme prisonnier de guerre. Il serait à Tours en ce moment.

Mardi soir, 22 novembre. — Mauvais temps toute la journée. Aux avant-postes, escarmouches sérieuses à l’avantage des assiégés. L’Officiel de ce matin nous donne la réponse de Jules Favre à la circulaire de M. de Bismark. Le ministre des affaires étrangères prouve facilement l’insigne mauvaise foi du chancelier fédéral. Dans l’Univers, Louis Veuillot administre une jolie volée de bois vert au gouvernement, qui laisse encore étaler dans les passages les misérables gravures dont je vous parlais il y a quelques jours. Les négociations relatives à l’armistice semblent définitivement abandonnées. Aujourd’hui que l’on a les preuves que la province se lève sérieusement, on ne songe plus à une suspension d’armes. On ne veut que la guerre, et la guerre à outrance. On annonce la capitulation de Verdun et de