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journal du siège de paris.

mée assiégeante, le comte de Moltke, a envoyé par un parlementaire une lettre au général Trochu, lui annonçant que l’armée de la Loire avait été battue et que les Prussiens occupaient de nouveau Orléans. Le commandant des forces ennemies offre de donner un sauf-conduit aux officiers que les autorités françaises voudraient envoyer pour vérifier cette défaite. Le gouverneur de Paris a répondu qu’il ne jugeait pas à propos d’employer le moyen proposé par le général ennemi, pour s’assurer de la vérité de la nouvelle communiquée par l’état-major prussien. On croit généralement que cet empressement du général en chef allemand de nous faire connaître le désastre d’une armée française, doit cacher un piège. D’abord, est-il bien vrai que l’armée de la Loire ait été battue ? En admettant comme vraie la dépêche de M. de Moltke, est-ce toute l’armée d’Aurelle de Paladines qui a été battue, ou seulement le corps d’armée chargé de défendre Orléans ? Dans le premier cas, ce serait un désastre de la plus haute gravité ; dans le second, nous n’aurions à déplorer qu’un fait de guerre tout à fait secondaire. Paris est très agité ce soir. Pourvu que la voyoucratie de Belleville ne cherche pas, comme au lendemain de la capitulation de Metz, à profiter de l’émotion publique pour tenter un coup de main contre le gouvernement. Rien sous les murs de Paris aujourd’hui.

Mercredi soir, 7 décembre. — La température s’est un peu adoucie depuis hier. Pas de rapport militaire aujourd’hui. L’émotion produite hier au soir par la