mystérieux de l’expiation, n’était pas atteinte par les frémissements douloureux que doit causer à la chair cette décomposition du tombeau, juste punition des crimes commis par le corps avec le consentement de l’âme.
« Cette pensée, qui me trottait souvent dans la tête, a donné naissance à la Promenade de trois morts.
« Je puis avoir mal rendu cette idée, mais c’est elle que l’on doit chercher dans cette fantaisie qui fait jeter les hauts cris à M. Thibault. La suite du poème, si jamais je la publie, lui montrera que, du moment que l’expiation est finie, la souffrance du cadavre cesse en même temps, et que les vers ne peuvent plus toucher à ces restes sanctifiés par l’âme qui vient d’être admise à jouir de la présence de Dieu.
« Le réalisme, pas plus que la fantaisie, ne trouve grâce aux yeux de mon critique. La nouvelle école, dit-il, a une prédilection pour tout ce qui est laid et difforme. M. Thibault se trompe. L’école romantique ne préfère pas le laid au beau, mais elle accepte la nature telle qu’elle est ; elle croit qu’elle peut bien contempler, quelquefois même chanter ce que Dieu a bien pris la peine de créer. Si je puis m’exprimer ainsi, elle a démocratisé la poésie et lui a permis de ne plus célébrer seulement l’amour, les jeux, les ris, le ruisseau murmurant, mais encore d’accorder sa lyre pour chanter ce qu’on est convenu d’appeler le laid, qui n’est souvent qu’une autre forme du beau dans l’harmonie universelle de la création. Je ne dis pas, comme