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Scène PREMIÈRE

EURYDICE, elle cueille des fleurs et en fait une guirlande.


I

La femme dont le cœur rêve
N’a pas de sommeil ;
Chaque jour elle se lève
Avec le soleil.
Le matin de fleurs plus belles
Les prés sont brodés :
Mais ces fleurs, pour qui sont-elles ?
Vous le demandez ?
Pour qui ?
N’en dites rien à mon mari,
Car c’est pour le berger joli
Qui loge ici.

Elle s’approche avec inquiétude de la cabane d’Aristée et suspend à sa porte une guirlande.


II

Chaque jour ainsi j’apporte,
Au berger galant,
De beaux bluets, qu’à sa porte
J’accroche en tremblant,
Et mon pauvre cœur palpite,
A bonds saccadés…
Pour qui donc bat-il si vite ?
Vous le demandez ?