Page:Crémieux, Orphée aux Enfers, 1858.djvu/64

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John.

Maintenant, madame, que vous me connaissez… comme si vous m’aviez fait…

Eurydice.

Ne m’approche pas, malheureux !… Il est affreux !

John.

Madame me repousse après un tel aveu ? Ah ! c’est parce que je ne suis qu’un domestique, n’est-ce pas ?… C’est bien cela les grandes dames ! Toutes les mêmes ! Mais je n’étais pas mort pour porter cette livrée ! Madame, quand j’étais sur la terre, j’étais le fils d’un grand prince de Béotie !

Eurydice.

Eh bien !… il te reste quelque chose de ta patrie !

COUPLETS.
John.
Quand j’étais roi de Béotie,
J’avais des sujets, des soldats,
Mais, un jour, en perdant la vie,
J’ai perdu tous ces biens, hélas !
Et, pourtant, point ne les envie.
Ce que je regrette en ce jour,
C’est de ne t’avoir pas choisie
Pour te donner tout mon amour
Quand j’étais roi de Béotie !
Si j’étais roi de Béotie,
Tu serais reine sur ma foi !
Je ne puis plus qu’en effigie
T’offrir ma puissance de roi :