Page:Crémieux et Blum, Bagatelle.djvu/18

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BAGATELLE.

Vous avez fini ?

GEORGES.

Oui, madame !

BAGATELLE.

Eh bien, maintenant, sortez… mais faites bien attention à ne pas réveiller toute la maison, et ne dites pas mon nom trop haut à mon concierge. (Elle prend la lumière et va ouvrir la porte.)

GEORGES, à part.

M’en aller comme ça, sans… Elle n’a donc pas d’imagination ! (Se donnant des coups de poing.) Capon, va ! (Haut.) Madame, laissez-moi seulement vous dire que je suis bien malheureux, allez ! vous ne vous figurez pas… vous ne pouvez pas vous figurer à quel point… (Leurs yeux se rencontrent. Même jeu.) Oui, madame !

BAGATELLE, près de la porte du fond.

Quand vous voudrez, monsieur !

GEORGES.

Mais enfin, madame, pourquoi me chassez-vous sans savoir seulement ce que je viens vous demander.

BAGATELLE, pose la lampe sur le coffre à bois qui se trouve entre la fenêtre et la porte du fond.

Et que venez-vous me demander ?

GEORGES.

Votre amitié !

BAGATELLE, riant.

Ah ! ah ! ah ! mon amitié, par la fenêtre, à cette heure-ci ! Tenez, mon petit jeune homme, vous avez l’air naïf et intéressant ; je vais vous donner un conseil : ne demandez jamais aux femmes à être leur ami.

GEORGES.

Pourquoi ça ?

BAGATELLE.

Parce que c’est un vieux moyen, et qu’elles le connais-