Page:Crémieux et Blum, Bagatelle.djvu/33

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GEORGES.

Tant pis, puisqu’elle va mourir… (Il lui retire en tremblant son fichu.)

PISTACHE, à part.

Encore !… petit crétin !

GEORGES.

Ma foi, ça aussi… puisqu’elle va mourir. (Il entr’ouvre le peignoir.)

PISTACHE, à part.

Ça y est ! (Plongeant.) Tiens ! jolie vue. (Chantant.)

––––––––Vallons de l’Helvétie…
GEORGES, prenant les mains de Bagatelle.

Madame ! Bagatelle ! au nom du ciel ! revenez à vous !

PISTACHE, à part.

Ne la presse donc pas, puisque je suis aux premières loges !… Bis !…

GEORGES.

Ah ! elle rouvre les yeux. (Il lui remet vivement son fichu sur le cou.) Ah !

PISTACHE, à part.

Comment ! c’est lui qui baisse le rideau ! Ah ! tiens ! tu me fais pitié ! (Il disparaît.)

BAGATELLE, revenue à elle.

Eh bien ! monsieur ! croyez-vous que vous m’en avez donné de la joie, cette nuit ?

GEORGES.

Pardon, madame, pardon !

BAGATELLE, debout.

Oh ! pardon, merci ! il s’agit de s’organiser maintenant, pour rester ensemble jusqu’au jour, — puisque j’y suis condamnée par les sergents de ville…

GEORGES, à part.

Braves sergents de ville…