Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/42

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Cornarino.

Notre devoir est de veiller sur vous.

Baptiste.

Sur vos précieux jours.

Malatromba.

Au fait, si quelque audacieux tentait !… Oh ! les inconvénients de la grandeur… ne pouvoir jamais être seul… Les petites gens, dans les cas où il faut être seul, ils sont seuls, les petites gens ; mais nous autres, grands de la terre, nous ne sommes jamais seuls… C’est flatteur, mais c’est gênant. (À Cornarino et à Baptiste.) Eh bien, cachez-vous et tenez-vous prêts au cas où j’aurais besoin de vous.

Cornarino.

Nous cacher ?… (Chantant comme un air de tyrolienne.) Nous cacher… et où ?

Baptiste, de même.

Oui… où ?

Malatromba, de même.

Ah ! Où ?… (Montrant le fond.) Là, ou là.

Baptiste et Cornarino, de même.

Là itou ?

Malatromba, de même.

Là itou… là ! ou dans cette horloge !

Cornarino, à part, avec épouvante.

L’horloge !…

Malatromba.

Et dans ce baromètre !

Baptiste, à part.

Le baromètre !… marcher sur nos victimes !

Cornarino, bas à Baptiste.

Horreur ! Baptiste, si tu veux me faire un plaisir, tu