Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/53

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Baptiste et Cornarino, à part.

Fouchtra !

Amoroso, à Malatromba.

Ah ! félon !… lâche et parjure !… tu ne m’attendais point, n’est-ce pas ? Crois-tu donc que pour un cœur bien épris il y ait des grilles ou des prisons !… Vrai Dieu ! mon maître, le pont des Soupirs est haut, mais l’amour franchit tout ! (Il tire son épée.) Allons ! Monseigneur, tes sbires ne sont plus là ! Voyons ce que la crainte de mourir pourra te donner de courage !…

Baptiste, à Cornarino, bas.

Il y a du cœur dans sa tartine !

Cornarino, à Baptiste, bas.

Du beurre ?

Baptiste, à Cornarino.

Du cœur !

Malatromba, ricanant.

Ah ! ah ! ah !… tu me crois seul et tu m’insultes, mais toutes mes précautions sont prises… à moi, vous autres !

Il remonte.
Catarina.

Prends garde, Amoroso !… cette maison est pleine d’espions et d’assassins… (Elle montre les armoires.) Ils sont là !

Amoroso.

S’ils ne se pressent pas davantage, Monseigneur… tes valets vont te laisser tuer comme un chien…

Il marche sur Malatromba.
Malatromba reculant devant lui et passant à droite.

À l’aide ! à l’aide ! (En passant, il frappe aux portes des armoires.) Quand vous voudrez, vous autres…

[1] Amoroso.

Défends-toi !… car si tu ne veux pas que je te tue !… vrai Dieu !… je t’assassine…

  1. Catarina, Amoroso, Malatromba.