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Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/69

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Malatromba.

Quoi ! vous n’avez que quelques heures à consacrer au repos, celles de la séance, et quand je vous crois paisiblement endormis sur vos sièges, je vous trouve roucoulant aux pieds de ces colombes !

COUPLETS.
I

Je comprends la joie et le rire,
Les farces de Pulcinello ;
Je comprends même le délire
Et les bonds du saltarello.
Nous sommes les fils de nos pères,
Et nous avons de grands désirs.

(Parlé.) Mais, messieurs les Dix…

Les affaires sont les affaires,
Et les plaisirs sont les plaisirs.

(Bis en chœur.)
II

Oui, messieurs, je comprends Venise,
Ses carnavals et ses amours.
Que l’on promène Cydalise
Dans des gondoles de velours.
Les aventures singulières,
La nuit, sous le pont des Soupirs !

(Parlé.) Mais, messieurs les Dix…

Les affaires sont les affaires,
Et les plaisirs sont les plaisirs.

(Bis en chœur.)

(Aux gondolières.) Et vous, jeunes filles, que faites-vous ici ? Depuis trop longtemps, votre conduite est un scandale public ! Rangez vos gondoles, mesdemoiselles, place aux honnêtes femmes qui vont à pied !

Les gondolières, suppliant.

Fabiano ! mon petit Fabiano !