Page:Crémieux et Halévy - Le Pont des Soupirs.djvu/18

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On offre, on offre, on offre, on offre,
        À celui qui le prendra,
    Un monceau d’or, qui remplira
Un coffre, coffre, coffre, coffre !
        L’amiral, en vérité,
        Sera bel et bien coffré !…

Tous.

        L’amiral, en vérité,
        Sera bel et bien coffré !…

Tous.

Bravo ! bravo !

Cascadetto.

Mort à Cornarino !

Tous.

Mort à Cornarino ! (Cornarino se redresse brusquement à ce cri, et retombe dans les bras de Baptiste.)

Cascadetto.

Avis : On a lieu de penser que l’ex-amiral est caché à Venise. Le devoir de tout bon citoyen est de le livrer. (Il fait retourner des oriflammes sur lesquelles sont les portraits de Cornarino et de Baptiste, le premier avec une longue barbe et le second avec d’énormes moustaches.) Pour en faciliter les moyens à tout un chacun, voici le signalement et le portrait de Cornarino, ainsi que celui de son fidèle écuyer Baptiste, également condamné à mort. (Baptiste à son tour tombe dans tes bras de Cornarino.) Le tout ne se vend que deux sous, avec la complainte ! Demandez, messieurs, qui en veut ?

Tous.

Moi ! moi !…

Cascadetto, à Baptiste et à Cornarino, qui sont dans la foule, tremblants tous deux et se soutenant l’un l’autre.

Eh ! vous autres, là-bas, le petit gros et le grand maigre, vous n’en achetez donc pas ?

Baptiste, bas.

Nous sommes perdus.

Cornarino, bas.

Achète, Baptiste, achète !… Il est dit que nous boirons le calice jusqu’à la lie.

Baptiste, achetant la complainte.

Elle est charmante, monsieur, cette petite chanson !…

Cornarino, s’oubliant.

Et le portrait est bien ressemblant.

Cascadetto.

Vous connaissez donc l’amiral ?