Page:Crémieux et Halévy - Le Pont des Soupirs.djvu/28

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Baptiste, de même.

Allons-y.

Astolfo, bas à Franrusto.

Nous ne serions pas les plus forts… laissons-nous tuer !

Franrusto, montrant sa poitrine.

Avec ça, il n’y a pas de danger.

Baptiste et Cornarino, les frappant.

Haigne. (Les deux hommes tombent.)

Baptiste.

Ça n’est pas plus malin que ça.

Cornarino.

Ah ! ça va mieux. Et maintenant, vite leurs costumes, leurs masques, et prenons leurs places. (Il entr’ouvre la robe du premier homme, et on voit sur la poitrine la marque C. D. X.) Des espions du Conseil !… j’en étais sûr !… à la solde de mon lâche cousin !… (On entend du bruit à l’extérieur.) Du bruit ! Dépouille, dépouille, Baptiste et emporte ces deux corps !

Baptiste.

Mais où, mais comment, monsieur !… Deux espions du Conseil des Dix ne s’emportent pas comme deux bouteilles de vin dans un panier.

Cornarino.

Sur mon âme, tu as dit vrai !… Ah ! tiens, cette horloge… ce baromètre !… Le tien ici !… le mien là !…

Baptiste.

Oui, monsieur, oui ! (Ils placent les deux corps, l’un dans l’horloge, l’autre dans le baromètre.)

Cornarino.

Baptiste, prends garde ! tu le cognes !… (Ils ferment les deux armoires, passent les deux robes et mettent les deux masques.) Maintenant, nous avons le droit de rester je ne sais pas au juste à quel titre… mais la suite nous le dira…

Catarina, dans la coulisse.

Non, jamais, laissez-moi, seigneur ! (Elle entre précipitamment en scène.)