Page:Crémieux et Halévy - Le Pont des Soupirs.djvu/33

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C’était une retraite obscure,
        Où, loin des yeux
Chantait dans l’ombre et la verdure,
        Un amoureux !
Il ébauchait sa barcarolle
        À vos genoux,
Et vous appelait son idole,
        En vers bien doux !
Ah ! qu’il était doux, mon beau rêve !
        Etc., etc.

Baptiste, à Cornarino.

Si on peut jouer ainsi avec les guitares les plus sacrées !…

Cornarino, à Baptiste.

Il mérite la corde !

Malatromba.

Voilà mon rêve !… Êtes-vous charmée ?

Catarina.

Moi, charmée !… misérable !

Cornarino, à part.

Bravo, ma femme.

Malatromba.

Ah ! c’est comme ça ! Eh bien, je l’aime autant. Plus de barcarolles ! Aussi bien, je les chante sans conviction !… En avant les moyens décisifs.

Catarina.

Les moyens décisifs.

Cornarino, passant sa tête.

Bigre !…

Baptiste, de même.

Sapristi !

Malatromba.

Toutes mes précautions sont bien prises ?… votre mari n’est pas là !

Cornarino, à part.

Comment il n’est pas là !

Malatromba.

Et plût au ciel qu’il y fût ! je le ferais expirer dans les tortures les plus odieuses !…

Cornarino, rentrant sa tête vivement.

Fichtre !

Baptiste, même jeu.

Sac à papier !