Page:Crémieux et Halévy - Le Roman comique, 1862.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA CAVERNE.
––––Je ne te retiens plus, tu peux partir !
DESTIN, à part.
––Elle a compris, tant mieux ! c’était mon seul désir.
LA CAVERNE.
––Tout est mort entre nous, va-t’en, va-t’en, va-t’en !
DESTIN, à part.
––C’est tout ce que je veux, car l’Étoile m’attend !
LA CAVERNE.
–––––––––Ah ! mon sang bouillonne !
––––––––S’entendre appeler l’Automne !
DESTIN.
–––––Adieu donc !
LA CAVERNE.
–––––Adieu donc ! A bientôt ! Tu sauras
––Pour l’avoir refusé ce que pèse mon bras !
REPRISE DE L’ENSEMBLE.
DESTIN.
–––––––––La bonne colère, etc.
LA CAVERNE.
–––––––––Ah ! crains ma colère, etc.

(Après le duo, le Destin sort en riant. La Caverne tombe exaspérée sur une chaise à droite, et s’accoude sur la table, la tête dans ses mains.)


Scène VI.

LA CAVERNE, L’AUBÉPIN.
LA CAVERNE, tournant le dos à l’Aubépin.

Automne, Automne ! Oh ! je me vengerai ! je me vengerai !

L’AUBÉPIN.

Je suis dans la place ; toutes les issues sont gardées, personne ne peut sortir ; ils sont pris, car ils sont ici. L’assassin du baron, le faux cousin et l’homme au petit Cheval bleu, arrêtés du même coup ! Quel triomphe ! (Il voit la Caverne et l’examine de loin par derrière.) Une femme !… C’est là une tête de comédienne, faisons-la causer ; je suis d’une finesse remarquable pour faire causer les comédiennes. (Saluant.) Madame… madame !…

LA CAVERNE, à elle-même et sans entendre.

O Hermione ! ô Cléopâtre ! ô toutes les princesses offensées de mon répertoire, soufflez-moi ma vengeance !

L’AUBÉPIN, à part.

Oh ! la drôle de voix ! et puis les singuliers contours ! Est-ce bien une femme, cela ?

LA CAVERNE, de même.

Comment faire ? comment faire ?