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LA RANCUNE.

Veux-tu te taire !

RAGOTIN.

Non ! non !

LA RANCUNE, lui mettant la tête sous un oreiller.

Tiens ! tiens !

RAGOTIN.

J’étouffe ! j’étouffe ! (Bataille entre la Rancune et Ragotin. Le lit se détraque ; ils tombent tous deux. Les comédiens et les marmitons arrivent au bruit. Le jour vient. Pendant le chœur qui suit, la Rancune se jette sur les habits de Ragotin, et ce dernier, machinalement et tout ahuri, met le pourpoint groseille de la Rancune.)


Scène XII.

Les Mêmes, tous les comédiens.
FINALE.
LES COMÉDIENS.
––––––Quel vacarme épouvantable !
––––––Le feu prend-il à ta maison ?
––––––Ah ! quel est ce bruit effroyable.
––––––Et qui donc assassine-t-on ?
LA RAGOTINIÈRE.
––––––Quel cauchemar, ô mes amis !
––––––La mauvaise nuit que j’ai faite !
LA RANCUNE.
––––––C’est le vin de Roquefinette
–––––––Qui vous avait étourdis.

Scène XIII.

Les Mêmes, L’AUBEPIN, les Soldats, en dehors.
L’AUBÉPIN.
––––Au nom du roi, qu’on ouvre cette porte !
LES COMÉDIENS.
––––––––––Au nom du roi !

(Ils ouvrent ; entrent les soldats, la Caverne et l’Aubépin.)

L’AUBÉPIN.
––––Au nom du roi, que personne ne sorte !

(La Caverne lui désigne Ragotin, qu’elle ne voit que de dos, à Ragotin.)

––––––Je vous arrête, suivez-moi
LA CAVERNE, étonnée de voir Ragotin sous les habits de la Rancune. – Parlé à part.

Ce n’est pas la Rancune.

LA RANCUNE, lui mettant la main sur la bouche. — Parlé.

Malheureuse !… tu voulais…