Page:Crémieux et Tréfeu, Geneviève de Brabant (1867).djvu/19

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neur que vous leur faites, en venant casser avec eux la croûte de l’enthousiasme. Mais quand un grand-duc mange, ça doit porter ses fruits, et si vous le permettez… (Il s’arrête.)

GOLO, poussant le coude de Sifroy.

Eh bien !

SIFROY.

Ah ! oui, (Lisant.) Parlez.

VANDERPROUT.

Prince, tout ce que vous entreprenez pour le bonheur de vos vassaux vous réussit… tout, excepté une seule chose… Vous n’avez pas d’héritier.

SIFROY, lisant.

Mettant la main sur la garde de son épée… Quelqu’un oserait-il m’accuser ?

GOLO.

Très-bien, monseigneur.

SIFROY.

Je crois bien ! j’en ai chaud, Golo, ma toque me gêne. (Il l’ôte.) Garde-la moi.

Il la lui met sur la tête.
GOLO, avec une expression de joie immense.

Oh ! mon rêve… mon rêve !

SIFROY.

Voyons, quelqu’un oserait-il m’accuser ?

VANDERPROUT.

Personne.

SIFROY.

Eh bien, alors ?

VANDERPROUT.

Mais c’est un sort, un maléfice, qu’il faut conjurer, et nous venons vous supplier, prince, de ne pas perdre courage ! permettez-nous d’offrir, en attendant, cette layette à madame Geneviève, comme l’expression de nos vœux les plus chers.

Golo présente à Geneviève une corbeille.
SIFROY.

Madame Geneviève, vous avez entendu ces braves gens… dites-leur qu’on fera quelque chose pour eux.