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II
Quand on est calme, il agite ;
Mais quand on est agité,
Le thé vous calme bien vite,
C’est sa double qualité !
Après le pâté
C’est bien bon le thé !

Je suis fixé… c’est une indigestion. Un moment j’ai cru que j’allais mourir et j’ai fait d’amères réflexions ; ma conscience s’est dressée devant moi… noire comme un juge… elle m’a crié :… « Duc Sifroy, tu n’es que poussière !… » comme je vous le dis… et avec ce ton-là… « Confesse tes crimes… tu n’as que le temps !… » (Il boit.) Tremblant, éperdu… j’avouai tout… je reconnus que j’en avais trop mangé… Soulagé par cet aveu… j’ai pu gagner ma chambre… mon lit et du thé bien chaud… ça passera.

Il se blottit sous sa couverture, Golo entre violemment, Narcisse le suit.


Scène II

GOLO, SIFROY, NARCISSE, au fond.
GOLO.

Seigneur, seigneur !

SIFROY, d’une voix dolente.

Ah ! c’est toi, mon ami, mon fidèle conseiller.

GOLO.

C’est moi, encore moi.

SIFROY.

Ah ! mon pauvre Golo… j’ai eu bien tort d’aller à ce dîner… vois-tu, quand je ne t’écoute pas…

GOLO.

Prince, r’habillez-vous…

SIFROY.

Impossible, mon ami… je n’ai plus de jambes… Bon… ma cornette qui tombe… coiffe-moi… Golo.