Page:Crémieux et Tréfeu, Geneviève de Brabant (1867).djvu/81

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ARMIDE.

Encore du champagne ?

SIFROY.

Est-ce que le pâté ne passe pas ? je vous avais bien dit, belle Armide, que vous aviez tort d’en manger tant que ça.

ARMIDE.

Pourquoi ? puisque je l’adore !

SIFROY.

Parce que ça ne réussit pas à tout le monde.

ARMIDE.

Oh ! moi, je ne crains que l’homard.

SIFROY.

Moi qui vous parle j’en ai mangé un soir.

ROSEMONDE.

De l’homard.

SIFROY.

Non, du pâté !

TOUS.

Eh bien ?

SIFROY.

Depuis ce temps-là, je n’en mange plus. (Il embrasse Armide.) Ça me permet de vous embrasser.

RENAUD, se levant.

Troun de l’air… petit ! Ze te défends d’embrasser Armide. Je suis Renaud, de Montauban, sais-tu, de Montauban !

SIFROY.

Eh bien ! après ?

RENAUD.

L’aîné des quatre fils Aymon.

ARMIDE.

Aimons… c’est ma devise ; embrassez-moi encore !

RENAUD, frappant sur la table.

Troun de l’air ! Si tu es bon, mets la main à ta poche, prend ta dague et descendons en champ clos ! Quatre à quatre !

SIFROY.

Ça me va, j’ai mon casque… au vestiaire !

MARTEL, les séparant.

Messieurs, messieurs, la paix !

BRADAMANTE.

Est-il mauvaise tête, ce Renaud ?

RENAUD, se rasseyant.

Il m’agace depuis demi-heure, ce clampin-là.

Murmures des autres frères.
SIFROY.

Qu’est-ce que vous grommelez ?