Page:Crémieux et Tréfeu, Geneviève de Brabant (1867).djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
SIFROY.

Quel nez ! Quelle bouche ! Quels yeux ! Ah ! maintenant que ton visage est découvert, laisse-moi te dire tout ce qui t’aurait fait rougir sous le masque… Imagine-toi que lorsque je t’ai aperçue sous ce loup, c’était la première fois que je le voyais.

ISOLINE.

Assez, prince ! si mon mari était là, il pourrait croire ce qui n’est pas… n’allez pas me confondre avec ces cocodettes de moyen âge.

LES FEMMES.

Eh ! dites donc.

ISOLINE.

Je suis une femme de la haute, moi ! mariée à un homme très-chic, moi !…

LES FEMMES, saluant.

Madame… (Elles s’éloignent en riant et disparaissent).

SIFROY.

Une intrigue avec une femme mariée ! quel rêve !

ISOLINE.

Oui, mariée à un gentilhomme indigne de ce nom, car il me lâcha et m’abandonna, sans enfants, après avoir mangé ma dot, naturellement.

SIFROY.

Monsieur votre père était à son aise ?

ISOLINE.

Parbleu ! c’était un fabricant de cuissards inoxydables.

SIFROY.

Et votre cher mari, que fait-il ?

ISOLINE.

Mon mari… ce qu’il fait, le gredin ?…Êtes-vous marié, vous ?

SIFROY.

Oui, je suis mari.

MARTEL.

Il est mari. (Chantant.) Il aime à rire, il aime à boire.

TOUS, chantant.
Il aime à rire, il aime à boire,
Il aime à chanter comme nous !
ISOLINE.

Oui… il fait la noce de son côté !