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Page:Crépet - Les Poëtes français, t1, 1861.djvu/533

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GUILLAUME CRÉTIN



Une éptlre de ce poëte à frère Jean Martin, sans doute auteur de la traduction de ce Vitruve dont les bois sont de Jean Goujon, commence par ce méchant vers de dix pieds :

Le G. Da Bois, alias dit Crétin.

L’on a de là inféré que Crétin, qui dans l’origine peut n’avoir été qu’une forme différente du mot chrétien, et qui dans l’ancienne langue avait le sens de panier, n’était qu’un surnom, et que notre poëte s’appelait Guillaume Dubois ; cette conclusion, partout acceptée, est encore aujourd’hui courante. Elle pourrait bien être fausse. Crétin ne se désigne ainsi que cette seule fois, et son ami François Charbonnier, en tète de l’édition de ses œuvres donnée en 1525, ne l’appelle que « feu maistre Guillaume Crétin, en son vivant chantre et chanoine de la Sainte-Chapelle du Palais, à Paris. » En effet, ses requêtes à François Ier pour lui demander de réparer la Sainte-Chapelle de Vincennes, et une épltre datée du même lieu où il dit positivement :

Icy sers Dieu en cette chapelotte,

suffiraient, quand même on ne saurait pas d’ailleurs qu’il en a été trésorier, pour mettre sur la voie d’une véritable explication. Ainsi, par ce fait même, il devient clair que les mots du bois ne sont qu’une appellation de fantaisie. Il l’emploie ailleurs différemment, quand il dit : « escript au bois de Vinciennes » ; et ailleurs, tout simplement : « escript au bois. » Nous devons même, en pensant au long séjour de la royauté dans ce château, d’autant moins nous étonner que l’on dût comprendre alors de quel bois il s’agissait quand on n’en spécifiait aucun,