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POÉSIES DE J. PARMENTIER. 563

Dont la moytié pourroit noyer la terre ; Et non obstant sa force violente , La main de Dieu forte et omnipotente La tient ensemble en arrest et en serre ; Par sa puissance en lieu bourné la seiTe, Par sa prudence il luy donne son erre, Son mouvement et son cours ordinaire ; Et quant el’ bruit, comme horrible tonnerre, Dont povrement maint esquippage en erre. Par sa clémence il l’appaise et faict taire. Considérez les merveilleux troppeaulx, Qu’on voit cingler au travers de ces eaux, De gros poissons et d’horribles belues *, Diversement et à si grandz monceaux Qu’engin humain jugeroit cela faulx Si de premier * telz bestes estoient veues. Hz sont sans nombre et toutes sont repues ; Le seul Parfaict qui surmonte les nues Sustente tout et leur donne pasture Qu’iiz vont chercher parmy vagues esmues En sortissant de leur profundes mues ’ Jouxte * l’instinct de leur propre nature. Nous placerons à côté de lui son frère, « clerc pour composer ballades, moralitez et rondeaulz, » et Pierre Crignon, un autre de ses compagnons de voyage, celui à qui nous en devons le récit ; il l’a composé en vers, pour l’honneur du poëte-capitaine, « affîn, dit-il, que triumphant sur la mort, il puisse revenir en la mémoire des hommes par renommée et louange immortelle. » Je nommerai encore un poète de basse Normandie, Pierre de Lesnauderie, un disciple de Gringore, qui composa, entre ISIOet 1520, le Recueil des vertueuses et illustres femmes. Nous sommes, on le voit, loin du sire de Drusac.

1 Monstre. — * Pour la première fois. — * Cachettes. — * D’après.