Page:Crépet - Les Poëtes français, t2, 1861.djvu/186

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   Amour peut bien en autre part
Descocher son furieux dard ;
L’honneur nous a fait un rampart
Contre sa fiere tyrannie :
Je veux ainsi passer ma vie.

   Désormais les hommes mocqueurs
Ne se diront plus les vainqueurs
Du rocher de nos tristes cœurs,
Si leur vertu ne nous convie :
Je veux ainsi passer ma vie.

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   François desnaturez, bastards de ceste France
Qui ne se peut dompter que par sa propre main,
Despouillez maintenant ce courage inhumain
Qui vous enfle d’orgueil, et vous perd d’ignorance[1].
 
   Et vous, princes lorrains, quittez votre espérance,
Ne suyvez plus l’erreur de cest asne Cumain
Qui, vestu de la peau du grand lion romain,
Voyant le vray lion, perd cœur et asseurance.

   Pauvres Parisiens, où aurez-vous recours ?
Il faut, en peu de temps, sans espoir de secours,
Vous ranger au devoir où les lois vous obligent ;

   Mais si vous irritez vostre roi contre vous,
Vous serez chastiez ; les enfants et les fouls,
S’ils ne sont chastiez, jamais ne se corrigent.


1 C’est-à-dire : par suite de votre ignorance.